Le second tunnel du Saint-Gothard a démarré. Il s’agit de doubler le premier tunnel routier pour sa maintenance et créer des voies de secours.
Le 29 septembre 2021, les travaux du second tunnel ont commencé par un tir de mine symbolique. Le démarrage a été retardé depuis le printemps dernier en raison de la pandémie, a rapporté la Radiotélévision Suisse (RTS).
Une décision votée par l’électorat Suisse
Le tunnel routier du Gothard, qui traverse les Alpes entre Göschenen (UR) et Airolo (TI), est l’un des plus importants et des plus chargés d’Europe.
La décision de construire un second tunnel le long du tunnel actuel a été controversée. Elle a fait l’objet d’un référendum en février 2016. De nombreux habitants craignent une augmentation du trafic, et beaucoup d’électeurs des cantons de Vaud et de Genève, éloignés du futur ouvrage, ne souhaitaient pas que des fonds fédéraux y soient consacrés.
Röthlisberger a presenté le tunnel comme une amélioration de la sécurité plutôt que comme un moyen de réduire la congestion. Il permettra l’entretien du premier tunnel sans isoler tout une partie du pays du reste de la Suisse.
Lorsqu’il sera pleinement opérationnel, chacun des deux tunnels ne comportera qu’une seule voie de circulation de sorte que la capacité de trafic via le Saint-Gothard ne sera pas augmentée. La seconde voie existante dans chaque tube sera une voie d’urgence et de service.
Le second tunnel routier du Gothard en quelques mots
Description
Le second tube, d’une longueur de 16,9 km, relie Göschenen dans le canton d’Uri à Airolo dans le canton du Tessin. Le tunnel principal sera creusé parallèlement au premier tube, à l’est de la galerie de service et d’infrastructures existante, à une distance d’environ 70 mètres.
Le second tube sera relié au système de tunnel existant. Le tunnel présente une section circulaire d’un diamètre d’environ 12,7 mètres. La chaussée et la bande d’arrêt d’urgence couvriront une largeur d’environ 8 mètres. Au total, 68 galeries de liaison sont prévues à 250 mètres d’intervalle sur toute la longueur du tunnel. La galerie de service et d’infrastructures dispose de son propre système de ventilation ; une surpression par rapport au tunnel principal empêche toute intrusion de fumée ou de gaz dans la galerie
L’espace au-dessus de la chaussée est disponible pour les systèmes de ventilation et sera raccordé aux puits de ventilation existants. La cavité située sous la chaussée est prévue pour accueillir deux gaines techniques. Dans la première gaine seront logées toutes les conduites nécessaires au fonctionnement du tunnel (électricité, communication et eau d’extinction d’incendie). La seconde gaine permet d’accueillir des infrastructures tierces.
Géologie
En partant du nord, le tunnel traverse le massif de l’Aar, qui est principalement constitué de granites et de para-gneiss. Le tunnelier doit ensuite percer les roches mésozoïques et permo-carbonifères du secteur d’Urseren. La troisième formation est le massif du Gothard, qui est principalement composé de gneiss et de granites. Le secteur de Nufenen, près du portail d’Airolo, est constitué de méta-sédiments. Dans le secteur des portails, c’est-à-dire au niveau des entrées du tunnel, on trouve des tronçons de roche meuble de longueur variable.
Technique
La quasi-totalité des 16,9 kilomètres du second tube sera réalisée à l’aide d’un tunnelier. Seuls quelques courts tronçons, appelés « zones de perturbations », nécessitent de progresser par dynamitage.
Le tunnelier est un modèle à bouclier simple TBM-S d’une longueur de bouclier de 10 mètres. Le tunnelier atteint un diamètre de 12,40 mètres. Sa vitesse de rotation de 4,6 tours par minute lui permet de progresser de 2 mètres par heure en moyenne. Le percement est réalisé par deux tunneliers, partant respectivement du nord et du sud. Une fois le percement achevé, les tunneliers – qui portent d’ailleurs traditionnellement un prénom – devront être démontés et évacués.
Au nord comme au sud, une zone de perturbations est source de difficultés techniques : d’une longueur d’environ 270 mètres, la zone de perturbations nord se situe environ 4,1 kilomètres après le portail de Göschenen, tandis que la zone de perturbations sud, longue de près de 300 mètres se trouve environ 4,9 kilomètres après le portail d’Airolo. Ces deux zones de perturbations ne peuvent pas être percées à l’aide d’un tunnelier et doivent préalablement être dynamitées. Ensuite seulement, les tunneliers pourront reprendre leur progression. L’accès à ces zones se fait par une galerie dédiée.
Environnement
La construction du tunnel nécessite l’extraction de 7,4 millions de tonnes de roche.
1,8 million de tonnes de matériaux d’excavation est ainsi immédiatement transformé en nouveaux matériaux de construction. Environ 1,9 millions de tonnes seront utilisées par l’OFROU pour remodeler le terrain et recouvrir l’autoroute à Airolo. Enfin, 3,5 millions de tonnes de roches serviront à la renaturation de la zone de faible profondeur du lac d’Uri.
Les matériaux d’excavation et les déchets de construction contaminés, tels que les débris de démolition, les pièces métalliques, les objets encombrants ou autres déchets (bois, verre, plastique, sections de tuyaux, etc.) sont triés, analysés et éliminés directement conformément à la réglementation.
Le second tunnel routier du Gothard devrait coûter 2,14 milliards de francs suisses. Lorsque le deuxième tube sera achevé, le tube existant sera fermé à des fins d’entretien et de maintenance. Ouvert en 1980, le premier tunnel restera fermé pendant trois ans, le temps de sa remise en état. Les deux tubes devaient donc être opérationnels à partir de 2032.
Les illustrations sont extraites du site “https://gotthardtunnel.ch/fr/le-second-tube” . Cliquez ci-dessous pour y accéder.
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